
Un texte à devenir chèvre !
Que vous soyez fier comme un coq, fort comme un bœuf, têtu comme une mule,
malin comme un singe, chaud lapin ou fine mouche, vous êtes tous, un jour ou
l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.
Vous arrivez frais comme un gardon à votre premier rendez-vous et là, pas
un chat! Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a
réellement posé un lapin. Le type qui vous a obtenu ce rancard, avec lequel
vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié: «Cette poule a du chien, Une
vraie panthère!"
C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour. Mais tout de même, elle vous
traite comme un chien. Vous êtes
prêt à gueuler comme un putois, mais non, elle arrive.
Bon, dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un
canard. Sauf que la fameuse
souris, avec sa crinière de lion, est en fait plate comme une limande,
myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rite comme une baleine.
Vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers
du nez, mais vous sautez du coq à l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous
avez le bourdon, envie de verser des larmes de crocodile. Vous finissez par
vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre.
Vous avez beau être doux comme un agneau, faut tout de même ne pas vous
prendre pour un pigeon!
Et l'on pourrait ajouter qu'il ne faut pas prendre, les enfants du Bon Dieu
pour des canards sauvages !!!
Lettre d’une mère blonde à son fils
Cher fils,
Je t’écris ces lignes pour que tu saches que je t’écris. Alors, si tu
reçois cette lettre, c’est qu’elle est bien arrivée. Si tu ne la reçois pas,
tu me préviens pour que je te la renvoie. Je t’écris lentement parce que je
sais que tu ne lis pas très vite.
L’autre jour, ton père a lu que selon les enquêtes la plupart des accidents
arrivent à 1 km de la maison, ainsi nous nous sommes décidés à déménager plus
loin. La maison est
superbe; elle a une machine à laver, mais je ne suis pas sûre qu’elle
fonctionne. Hier, j’ai mis le linge dedans, j’ai tiré la chasse et je n’ai
plus vu le linge depuis, mais bon.
Le temps ici n’est pas trop mauvais. La semaine dernière il a plu seulement
deux fois. La première fois, la pluie a duré 3 jours, la deuxième 4.
À propos de la veste que tu voulais, ton oncle Pierre m’a dit que si nous
te l’envoyions avec les boutons, comme ils sont lourds, ça coûterait plus
cher; alors, nous avons enlevé les boutons et les avons mis dans la poche.
Nous avons enfin enterré ton grand-père; nous avons trouvé son corps lors
du déménagement. Il était dans l’armoire depuis le jour où il a gagné en
jouant à cache-cache.
Je te raconte que l’autre jour, il y a eu une explosion à gaz dans la
cuisine, et ton père et moi sommes sortis propulsés dans l’air au dehors de la
maison; quelle émotion! c’est la première fois que ton père et moi sortons
ensemble depuis des années.
Le médecin est venu à la maison pour voir si nous étions bien et il m’a mis
un tube en verre dans la bouche. Il m’a dit de la fermer pendant 10 minutes,
ton père lui a proposé de lui racheter le tube.
Et puisqu’on parle de ton père, je t’annonce qu’il a du travail, il en est
fier, il travaille au-dessus d’à peu près 500 personnes. Il l’ont pris pour
couper le gazon dans le cimetière.
Ta soeur Julie, celle qui s’est mariée avec son mari, elle a enfin mis au
monde, mais on ne sait pas encore le sexe, je ne saurais pas te dire si tu es
oncle ou tante.
Ton père a demandé à ta soeur Lucie si elle est enceinte, elle lui a dit
que oui, de 5 mois déjà; mais là, ton père a demandé si elle était sûre qu’il
était d’elle. Lucie lui a dit que oui. Quelle fille solide, quelle fierté, tel
père telle fille.
Ton cousin Paul s’est marié et il prie tous les jours devant sa femme,
parce qu’elle est vierge.
Par contre, on n’a plus revu l’oncle Isidore, celui qui est mort l’année
dernière.
Ton chien Pouky nous inquiète, il continue à poursuivre les voitures à
l’arrêt.
Mais ton frère Jeannot, c’est pire. Il a fermé la voiture et il a laissé
les clefs à l’intérieur. Il a dû aller chez lui chercher le double pour
pouvoir nous sortir tous de là.
Bon, mon fils, je ne t’écris pas l’adresse sur la lettre, je ne la connais
pas. En fait, la dernière famille qui a habité ici est partie avec les numéros
pour les remettre dans leur nouveau domicile. Si tu vois Marguerite, passe lui
le bonjour. Si tu ne la vois pas, ne lui dis rien.
Ta mère qui t’adore
Antoinette
P.S. : J’allais te mettre quelques sous, mais j’ai déjà
fermé l’enveloppe.
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